Le crime de ma mère

Publié le par Neptune

Le refus de ma mère de répondre à mes appels, refus que j’ai ressenti à l’époque comme étant un abandon, comme étant un rejet, je l’avais tout à fait intégré, c’est-à-dire qu’après avoir vu ce rejet comme étant inéluctable je me suis interdis moi-même de réclamer ou d’exiger quoi que ce soit.

Le rejet je l’ai vu comme étant un ordre donné par la mère de me retirer, comme étant une interdiction d’avancer et, bien sûr, comme étant une restriction importante à ma liberté d’être. Et comme cette restriction était tout à fait contre nature, pour me conformer à cette restriction j’ai dû continuellement lutter contre moi-même, c’est à dire que j’ai dû me refuser même le simple plaisir d’être(1).

1 (Pour avoir pleinement droit à cette liberté d’être il aurait fallu que cette liberté m’ait été confirmé par un accueil chaleureux par celle qui m’a mis au monde. Ce qui n’a pas été fait. )

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Et l’enfant délaissé en vient à se sentir coupable et honteux, et il s’en veut d’avoir été l’objet d’un rejet (parce que cela fait son malheur). Il s’en veut parce qu’il en est venu à croire que si on le rejette c’est à cause de ce qu’il est: ‘’un être sûrement non aimable’’ (qui ne mérite pas d’être aimé).

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Lorsque le besoin de vivre et d’être aimé rencontre le rejet avec toute sa tristesse, la rancune envers soi-même peut vite apparaître et il peut arriver que cette rancune évolue en autopunition et finisse par former une obsession de culpabilité telle qu’elle devient suicidaire.

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